Monument Valley dans le Navajo Tribal Park, Nation Navajo, entre l’Arizona et l’Utah, États-Unis
© AWL Images/Danita Delimon
Message codé
Cette vue panoramique aux couleurs presque pastelles, prise depuis Hunts Mesa dans la Nation Navajo, n’est autre que Monument Valley, également connue sous le nom de Vallée des Rochers, lorsqu’on traduit directement depuis le langage Navaro (Tsé Biiʼ Ndzisgaii). Ces formations de grès rouge sont emblématiques de la région du sud-ouest des États-Unis (Southwest) où de nombreux films sont tournés depuis près d’un siècle. La Nation Navarro, le plus grand territoire amérindien des États-Unis, s’étend sur plus de 70 000 km2 et couvre certaines portions de l’Arizona, de l’Utah et du Nouveau Mexique.
Pendant la seconde guerre mondiale, un groupe soldats d’élite navajos rejoignit le corps des Marines pour résoudre un problème de communication. Dans le Pacific, de nombreux codes de combats américains avait été craqués par l’armée et la marine japonaise, rendant les troupes américaines vulnérables aux attaques des forces de l’Axe. En 1942, les 29 premières recrues navajos participèrent au développement d’un nouveau code indéchiffrable. Ils utilisèrent des noms communs et certaines expressions issus de leur langue maternelle pour transmettre des messages et créer des codes spéciaux pour certains termes militaires. Par exemple, on attribua des noms d’oiseaux navajos à certaines armes de guerres. Les « code talker » (expression utilisée pour désigner une personne qui parle en langage codé) pouvaient coder, envoyer et décoder un message de trois lignes en anglais – sans erreur – en 20 à 150 secondes. Il fallait au moins 30 minutes aux machines de l’époque pour faire la même chose.
Certains disent que les États-Unis n’auraient pas remporté la très violente bataille d’Iwo Jima sans la précieuse contribution des code talkers navajos. Pourtant, leur participation ne fut connue du grand publique qu’en 1968, quand le programme fut déclassifié. La Journée des Code Talkers Navajos fut créée le 14 août 1982 en mémoire de cette équipe d’élite, d’autres amérindiens et des Premières Nations (peuples autochtones canadiens qui développèrent eux aussi des codes utilisés lors d’autres conflits.