Le drapeau français flottant au centre de la Tour Eiffel, le 11 mars 2020, lors d’une cérémonie pour la première Journée nationale d’hommage aux victimes du terrorisme
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Devoir de mémoire. Cinq ans
L’inévitabilité du devoir de mémoire étant à la mesure de l’atrocité des crimes, nous avons souhaité, rendre aujourd’hui hommage aux victimes, aux proches des victimes et aux rescapés des attentats de Paris, survenus en janvier et en novembre 2015.
La majorité d’entre nous a vécu ces évènements de l’extérieur. Nous avons été choqués, perplexes, atterrés, abattus. Désespérés. Nous avons eu peur. Et puis, nous avons continué à vivre, jusqu’à ranger ces funestes jours dans un tiroir, au fond de notre mémoire. Que pouvions-nous bien faire d’autres, nous, spectateurs d’infortunes ?
Et il y a ceux qui n’ont pas été protégés du drame par leur écran de télé. Ceux à qui on a volé la vie, transpercée par des balles absurdes et arbitraires. Ceux que l’on a arraché à toutes celles et ceux qui composaient leur monde. Au fil des témoignages des familles des victimes, lors du procès des attentats de janvier 2015, on les a vues béantes, ces déchirures créées par l’horreur, le vide, l’injustice…. On a vu la douleur brûlante, telle une maudite flamme éternelle. On a compris que pour certains, une partie d’eux-mêmes était restée là-bas, en 2015. Alors pour toutes les victimes du terrorisme, nous nous rappelons. Pour leurs survivants, nous nous rappelons.