La Patrouille de France survolant l’Arc de Triomphe lors des célébrations du 14 juillet 2020
© REUTERS/Gonzalo Fuente
Du bleu, du blanc et du rouge
Aujourd’hui, on sort les drapeaux, le vin rouge et la baguette. On n’oublie pas de s’affubler de son air renfrogné et, dans la joie et la (bonne) humeur, on célèbre le jour le plus français de l’année, le 14 juillet. Pour ceux dont les cours d’Histoire sont si loin qu’ils ne vous aident même plus à marquer des points au Trivial Poursuit, rappelons que c’est le député Benjamin Raspail qui proposa, en 1880, le 14 juillet comme jour de la Fête nationale.
La toute jeune IIIème République cherchait alors une date pour servir de support à une fête nationale et républicaine ; les conservateurs s’opposèrent dans un premier temps à la proposition de Raspail ; comment accepter que la Fête nationale puisse célébrer un épisode aussi sanglant de l’Histoire de France ? Raspail eut alors une idée : pour apaiser les esprits, il proposa que le 14 juillet, la Fête nationale, ne célèbre non pas la prise de la Bastille, mais la fête de la Fédération, qui avait eut lieu le 14 juillet 1790 et à laquelle tout le pays avait participé.
La fête de la Fédération du 14 juillet 1790, organisée à l’occasion du premier anniversaire de la prise de la Bastille, avait été célébrée à Paris avec un grand défilé sur le Champ-de-Mars, dans un climat d’harmonie et d’union nationale. Le 14 juillet avait alors trouvé sa raison d’être officielle. La loi Raspail fut votée le 6 juillet 1880, quelques jours avant la première célébration du 14 juillet et stipule que « La République adopte le 14 juillet comme jour de fête nationale annuelle. ». Sans préciser quel évènement est commémoré …