Quartier financier de Lujiazui, Shanghai, Chine
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Toujours plus haut
Transperçant les nuages telles des lances aiguisées, ces trois super gratte-ciels constituent une allégorie parfaite de la croissance économique chinoise des dernières décennies. La Tour Jin Mao, à droite, (420m), était le plus haut building de la Chine continentale jusqu’en 1999 jusqu’à ce que le Centre mondial des finances de Shanghai (Shanghai World Financial Center), à gauche (491m), n’ouvre ses portes en 2007 et s’empare du titre. La Tour Shanghai (Shanghai Tower), au centre (651m), bouscula tout le monde en 2013, dépassant le SWFC et devenant le deuxième plus haut gratte-ciel du monde, derrière le Burj Khalifa de Dubaï.
La Tour de Shanghai est considérée comme un building megatall (« mégahaut »). En dépit de l’évidence du terme, il n’en reste pas moins technique : pour entrer dans la catégorie des megatall, un gratte-ciel doit atteindre au minimum 600 mètres de haut. Depuis son ouverture en 2016, les locataires ne se bousculent toutefois pas au portillon de la gigantesque Tour de Shanghai car son architecture, pensée pour la protéger des vents forts, engendre des sols irréguliers…. En 2019, 50 des 128 étages n’étaient toujours pas loués ; ces débuts difficiles ont sans doute influencé le décret chinois de 2020, limitant la hauteur des gratte-ciels à 500 mètres de haut et encourageant les designs moins élevés et s’intégrant davantage l’esthétique chinoise traditionnelle. Il n’en reste pas moins que l’observatoire de la tour de Shanghai, s’élevant à 548 mètres au-dessus du bitume, est aujourd’hui l’une des attractions majeures de la vielle ville.