Pour le monde de demain
© LOIC VENANCE/AFP via Getty Images
Pour le monde de demain
On aimerait se réjouir. Se dire que ça y est, c’est terminé. Que les choses vont redevenir comme avant. Cet « avant » qui, jusqu'à récemment, n'était rien d'autre qu'une évidence. Et pourtant, nous savons qu’il n’est plus l’heure de regarder en arrière. Nous savons que la seule attitude salvatrice à adopter est bien celle de l’acceptation et de l’adaptation. Aujourd'hui, nous pouvons choisir de voir cette nouvelle organisation de nos vies comme une opportunité de participer à la reconstruction d’un monde qui a déjà commencé à changer.
Au milieu des trop nombreuses tragédies, des épreuves et de l’adversité générale qui ont marqué ces dernières semaines, nous avons aussi été témoins de formidables manifestations d’humanité, petites, grandes, à la mesure des moyens de chacun. Nous avons essayé de nouvelles choses, adopté de nouveaux rythmes, de nouveaux modes de consommation et nous avons pris conscience que, loin de nous tomber sur la tête, le ciel restait bleu (et quel bleu !). Il nous aura bien nargué, certes, durant ces semaines où nos fenêtres restaient notre seule ouverture sur le monde du dehors. Mais il n’a pas bougé, il est resté solide, constant, parfaitement insensible à ce qui se jouait juste en-dessous. Et quelque part, cette immuabilité nous a rassuré.
Ce virus, qu’il vienne de Chine ou d’ailleurs, s’est installé. Qu’on le veuille ou non. Il nous a stoppé dans notre course effrénée, tel un videur de boîte de nuit qui nous dit « non », telle une porte close, tel un mur qui s’érige. Et si l’histoire nous a bien appris quelque chose, c’est que nous sommes plutôt doués pour les faire tomber, les murs. Aujourd’hui, les armes ne nous seront d’aucune aide. Et pourtant, il nous faut changer notre fusil d’épaule. « Tout, tout de suite, pour pas cher » n’est plus une position tenable. Alors ralentissons, prenons le temps et réjouissons-nous, il nous est offert une seconde chance. MERCI à toutes celles et ceux en première ligne de cette crise, qui ont participé à rendre la perspective d’un autre avenir, possible.