Fresque représentant Frida Kahlo sur la façade d’un immeuble près de la bibliothèque Vasconcelos, Mexico, Mexique
© JESSICA SAMPLE/Gallery Stoc
Journée internationale des femmes. Le sexe fort
Nous célébrons aujourd’hui la Journée internationale des femmes, que nous avons choisi d’illustrer avec cette fresque de Frida Kahlo, peinte sur la façade d’un immeuble de Mexico, au Mexique. Si on connait bien Frida Kahlo pour son formidable talent artistique, ses engagements politiques et sociétaux sont moins largement relatés hors des frontières mexicaines. Et pourtant. La force de caractère de cette femme à la ténacité et au courage hors normes mérite largement d’être contée. Son œuvre empreinte de poésie et d'onirisme illustre l’incomparable pouvoir de la création artistique face à l’adversité. Mais elle n’était pas de cet avis : « Ils pensaient que j’étais une surréaliste, mais je ne l’étais pas. Je n’ai jamais peint de rêves, j’ai peint ma réalité. ».
En 1925, la jeune Frida, tout juste âgée de 18 ans et qui rêvait alors de devenir médecin, est grièvement blessée dans un accident de bus. Sa colonne vertébrale et ses jambes sont lourdement atteintes et Frida sera contrainte de rester alitée pendant de nombreux mois. C’est là que la peinture est arrivée. Afin d’échapper aux tourments et au désespoir de sa nouvelle condition de patiente éternelle, celle qui rêvait de dédier sa vie à soigner se réfugie dans l’art. Étant dans la quasi-incapacité de bouger durant de nombreux mois, ses parents installent un miroir au-dessus de son lit, et font construire un chevalet sur mesure. Et Frida peint. Sur les 150 œuvres qu’on luit attribue, elle a peint 55 autoportraits, tour à tour illustrant son inimaginable douleur physique et mentale, l’identité mexicaine qu’elle savait être le salut d’un pays si longtemps divisé et sa condition de femme.
En dépit d’une vie où se succèdent les tragédies, on a souvent reconnu à Frida un caractère optimiste et bien trempé, ainsi qu’une profonde gentillesse. Et sa vie n’en fut que plus riche. En 1928, alors que sa longue convalescence arrive enfin à son terme, elle s’inscrit au Parti Communiste Mexicain afin de défendre la condition et l’émancipation des femmes mexicaines. Dans une société profondément machiste, elle souhaite porter leurs voix. En 1929, Frida épouse Diego Rivera, un artiste de renom avec qui elle vit une histoire d’amour passionnelle jusqu’à la fin de sa vie. L’un comme l’autre, ils sont volages, se font souffrir jusqu’à se désunir, en 1939, seulement pour se réunir en 1940. On prête à Frida des liaisons avec Léon Trotsky et Joséphine Baker, l’artiste ayant toujours vécu sa bisexualité au grand jour, faisant d’elle, une femme moderne et libérée.